Les Vraies Richesses de Jean Giono

, par Matthieu Marcillaud

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi doux, aussi profondément sorti du cœur. Un vrai régal de choses simples, issues de la nature.

Quelques petits extraits :

 Artisans de toutes sortes, il faut des créateurs

 Ma raison d’être, j’entends qu’elle est la raison d’être de tous. Alors, moi, je crois que nous sommes une immense forêt en marche.

 Il faut d’abord dire que nous sommes des paysans pauvres. [...] Nous cultivons un peu de tout. Nous n’avons jamais dit : « Notre exploitation agricole ». Nous disons : « Notre ferme ». C’est une maison des champs qui tire toute sa vie de la terre. Nous sommes, nous, des hommes, qui tirons toute notre vie de la terre, et ainsi nous pouvons dire que nous sommes comme des arbres, plus spirituels si l’on veut, mais de même nature. [...] Nous exprimons le secret esprit de nos champs. Ils nous donnent la nourriture, mais nous les représentons dans la spiritualité du monde.

 Car, la richesse de l’homme est dans son cœur. C’est dans son cœur qu’il est le roi du monde. Vivre n’exige pas la possession de tant de choses.

 On a dû te dire qu’il fallait réussir dans la vie ; moi je te dis qu’il faut vivre, c’est la plus grande réussite du monde. On t’a dit : « Avec ce que tu sais, tu gagneras de l’argent ». Moi je te dis : « Avec ce que tu sais tu gagneras des joies ». C’est beaucoup mieux.

 Tu ne pourras rien posséder sans la pauvreté [...]. Cette société est bâtie sur l’argent, il te faut la détruire avant d’être heureux. Posséder est bien la gloire de l’homme quand ce qu’il possède en vaut la peine. Ce qu’on te propose ne vaut pas la peine. [...] Trop d’hommes sont privées de joies naturelles. Tous. Car, le plus riche ne s’est pas enrichi : il est toujours un pauvre homme. [...]. Fais ta propre joie. Vis naturellement ; et, puisque dans la société moderne on le considère comme une folie, installe la société qui le trouvera logique. Il ne faut plus qu’une petite poussée de tes mains pour qu’elle soit.