L’art de la simplicité de Dominique Loreau

, par Matthieu Marcillaud

J’avais eu écho de ce livre sur le forum du site Randonner Léger. J’ai croisé ce livre chez un libraire mercredi 13 août, il attendait d’être lu. Le soir venu, je lisais les quelques premières pages en attendant mon tour à un jeu de société. Je n’avais peut être lu que 30 pages quand la partie s’est terminée vers 23h. Mais ces quelques lignes avaient déjà agis sur mon être.

Nettoyer l’extérieur, alléger l’intérieur

Je n’avais pas sommeil, j’avais juste envie de désencombrer mes pièces de vies, à commencer par les vêtements que je n’aime pas, que je ne porte pas ou vraiment trop abîmés. En même temps que je délestais mes étagères, j’avais cette extrême sensation d’éliminer un lourd fardeau. De m’alléger. Mais ce qui me plaisait le plus était cette action de reprendre sa vie en main. Il semble bizarrement qu’il faille alléger son extérieur pour retrouver un peu de clarté intérieure, comme si tous ces objets qui ne conviennent pas ou qui sont superflus faisaient de l’ombre au cerveau.

Plus loin dans le livre, puisque pour dormir serein je souhaitais terminer ce premier chapitre, j’entendais l’autrice suggérer de ne garder de son garde-robe que les choses essentielles qui nous plaisent, des habits de qualité qui s’affranchiront du temps et des modes, et pour cela, privilégier un style classique, dans les tons blancs, gris ou noir, voire beige, en limitant donc les couleurs. Nous verrons...

Toujours est-il que le lendemain, j’ai continué ce rangement, empaqueté de nombreuses choses vers Emmaüs, nettoyé et éliminé diverses autres toujours avec ces sensations d’apaisement. Et par ailleurs, fait rarissime, j’ai eu une chaleureuse accolade avec ma môman qui nous a fait du bien à tous les deux.

« Simplifier sa vie, c’est l’enrichir »

Le sous-titre du livre semble bien réel. Ce n’est par contre pas une chose aisée. Simplifier, c’est toujours un travail de recherche, un travail d’écoute de soi. Il faut entre autre pour l’autrice être intransigeant ! Ne pas tolérer de petits tracas. Changer ce que l’on a par moins de choses, mais de meilleures qualités, qui nous apportent confort. Faire le vide pour se remplir. Un pièce vide crée, ventile tout de suite beaucoup d’énergie qui rempli notre esprit. Un bel objet dans cette pièce sera tout de suite mis en valeur et portera beaucoup de sens. A l’opposée, une pièce remplie de meubles, de bibelots voit son énergie captée par ces derniers et notre esprit par conséquent ne peut que rester opaque.

Moins pour plus

Sous divers aspects ce livre recoupe un un certain nombre d’autres idées, comme l’idée de « décroissance » fidèle à la maxime « Moins de biens, plus de liens ». Posséder moins de choses pour mieux profiter de ses relations et se créer du temps. Cependant, l’autrice cherche plutôt, il me semble, à simplifier sa vie pour profiter d’elle même, pour s’occuper de son propre corps, expliquant que les soins que l’on s’applique à soi-même, à son corps sont autant de bien-être qui se ressentiront à l’extérieur. Elle conseille de ne posséder qu’un seul produit de beauté, une huile (d’avocat, d’olive ou autre, mais une seule.), et de ne pas succomber aux sirènes des firmes industrielles et de leur produits. Dans tous les cas, le peu de chose possédé doit être parfaitement ce que l’on attend, rendant l’usage adapté, le confort inégalé et son usage simplement crée du bonheur.

Efficacité

Une autre idée que pour moi ce livre recoupe est celui de « permaculture ». Cultiver et se cultiver en permanence, organiser l’espace pour maximiser le rendement (chaque chose doit avoir un rangement adapté, accessible, qui minimise tous les déplacements). Faire plus avec moins, c’est dans ce cas organiser. Ne garder que l’utile pour que chaque chose soit plus facile à trouver. Utiliser des objets polyvalents plutôt qu’une multitude d’objets spécifiques.

De la nourriture alimentaire à celle de l’esprit

Il y a un certain parallèle fait entre ces deux nourritures. Choisir de manger peu, voire très peu, mais une alimentation de qualité, saine et fraîche. Manger uniquement lorsque l’on a réellement faim, pas plus que l’équivalent d’un poing. Seulement manger aux heures où l’estomac à faim. Préparer peu, prendre le temps de mastiquer chaque bouchée, d’apprécier...

Garder peu, mais le meilleur, est aussi ce que propose Dominique Loreau pour l’esprit. Sélectionner ses pensées, ne garder que les positives. S’entraîner à se vider l’esprit à travers la méditation. User de la visualisation de ce qu’on aimerait être pour le devenir.

Ne conserver de ses relations que des personnes de qualité avec lesquelles on aime passer du temps ; ne pas être conseilleur. Savoir dire non sur son agenda pour se garder du temps.

Pour terminer, ce haïku de Kobayashi Issa en introduction du livre renferme a lui seul une infinie beauté :

Ce printemps dans ma cabane
Absolument rien,
Absolument tout.