Un été coloré Une succession de festivals !

, par Matthieu Marcillaud

Je m’étais dit, cet été, je prends le temps… Alors j’ai pris le temps de me promener et me faire plaisir. J’avais simplement décidé un petit tour de vélo en juin pour me rendre à Avignon, le reste sans autres indications que de l’imprévu.

Festival Musiques Métisses

S’il y a bien un évènement que j’évite de rater, c’est le festival de musiques métisses (et épicées) d’Angoulême. Revenant chaque année à la fin mai, ce festival est un accueil aux musiques de tous horizons, multiculturel. J’y adore cette ambiance de festival, cette mixité des populations qui se retrouvent, toutes différentes et sensibles aux musiques sur l’île de Bourgine. Dans ces 4 jours de fête on recroise toutes les personnes qui nous sont chères, que l’on voit peu ; on déguste une restauration variée de cuisine du monde, bronze sur l’herbe ou danse sur les batucadas qui déambulent entre les grandes scènes.

J’ai eu la chance d’assister aux trois grandes soirées proposées (merci Madeleine et Claire). Trois soirées différentes qui permettaient à chacun d’en apprécier une à son goût. Difficile de déterminer quel groupe a charmé le plus (Alpha Blondy a attiré une grande foule), mais pour ma part, je garde un excellent souvenir de Tryo Rosenberg, des virtuoses du Jazz Manouche. J’irai même jusqu’à dire qu’ils ont redonné un bon souffle au concert de Sanseverino en remontant sur scène avec son groupe, jouant ensemble de nombreux morceaux.
Le son, par contre était bien tristement et systématiquement vraiment trop fort dans la grande scène, c’est bien le seul point que je reproche.

La qualité une fois de plus de ce festival, de la scène « Mandingue » tout aussi excellente, des associations présentes, de l’accueil fait aux enfants avec de nombreux jeux proposés, du marché presque « souk », de la cuisine délicieuse fait de ce festival un des meilleurs à mes yeux d’Angoulême (Il faut dire que je ne suis pas un grand fan de BD !).

J’ai d’ailleurs profité du marché pour acheter une percussion, un joli Djembé dont je ne sais encore pas vraiment bien me servir… Mais l’ensemble, djembé + flûte traversière va tellement bien ensemble.

Petit tour de France en vélo couché

Aussitôt le festival terminé, le 3 juin dernier, je partais randonner en vélo couché sur les routes de France, prenant la direction d’Avignon par des chemins détournés. 34 jours de périple, de nombreuses rencontres, de superbes paysages traversés et 3240km plus tard et j’étais de retour à Angoulême, le 7 juillet au soir.

Le premier départ à 6h30 du matin pour un premier jour bien trop long sans entrainement : 186km afin de rejoindre Angoulême à La Rochelle en passant par Rochefort. J’ai apprécié ce premier jour les itinéraires pour vélo de Charente qui relient les principales grandes villes. J’ai continué de jours en jours, bivouaquant souvent, étant hébergé chez des amis (la plupart des habitués de SPIP) environ tous les 3 jours. J’ai rattrapé en longeant la côte St Brévin puis Nantes, et continué plus ou moins près de la Loire jusqu’à Roanne. Petit tour à Lyon, puis Saint Étienne, Le Puy, l’Ardèche et enfin Avignon.

Le tout, toujours avec de l’avance sur le planning : en fait, le vélo couché est tellement confortable qu’il est difficile de s’arrêter de pédaler une fois que l’on prend la route. Le plaisir de profiter des paysages, de ne pas avoir de douleurs aux poignets ou aux cervicales, de faire des rencontres de bord de route, de se déplacer à son rythme, tout fait de cet engin le véhicule idéal pour des vacances.

Après la rencontre SPIP d’Avignon, j’ai terminé la boucle par Sètes, Carcassone, Toulouse, Andernos-les-bains (vers Bordeaux). Voici une carte de tout ce petit périple de 3240km :


Afficher Tour vélo 2009 sur une carte plus grande

J’ai vraiment apprécié l’accueil que l’on m’a fait tout le long du parcours, chez mes différents hôtes. À chaque fois de la bonne humeur, parfois même des apéros SPIP ont été organisé pour l’occasion de ce passage comme à Lyon ou Toulouse. Je remercie donc vivement toutes les familles qui m’ont accueillies, en espérant n’oublier personne entre Marc, J-Luc, Fil, Cédric et Tetue, Alexandra, Corrobori, Romain, Achille, Cent20, Pierre, Nat… Et merci aussi à tous les autres que j’ai pu croiser sur le chemin !

Du parcours effectué, je garde un excellent souvenir de hauts lieux vraiment grandioses. La descente sur Langeac, le passage dans les monts d’Ardèche puis la traversée des gorges du même nom, ou encore l’extrême sud du parc de Camargue. En fait, dès que je prenais un peu d’altitude, malgré l’effort évident, la saveur des paysages qui s’ouvraient à la vue est telle qu’on ne peut que se satisfaire de la souffrance (ou du temps de pédalage) qui nous y a amené. Je me dis même que c’est un effort indispensable pour apprécier un paysage à sa juste valeur.

Même si ma préférence va vers les collines et autres montagnes, la douceur et la tranquillité des canaux, comme celui du Midi fut très apaisant. L’ombre fournie par les alignements d’arbres majestueux était vraiment bienvenue vers la fin juin où la chaleur plombait les après-midis.

Pour clôturer ce sujet, le festival SPIP d’Avignon avait une ambiance bien sympathique. J’ai été content de retrouver les accrocs habituels et de rencontrer en plus les gens du sud (et leur accent adorable !). Des évènements comme celui-ci sont à refaire tellement il est bon de tisser des liens qui ne sont pas que virtuels entre deux mails, forums de discussion ou IRC.

Nouvel ordi, nouveau clavier (bépo)

Devant changer d’ordinateur portable et ayant pu tester une jolie diversité de modèles pendant le tour de vélo durant mes pauses, j’ai eu beaucoup de mal a trouver un clavier plus agréable que celui des Mac Book Pro, avec en plus une esthétique irréprochable. J’ai opté donc pour un modèle 13 pouces de cette marque, et j’en suis ravi. Il est beau, solide, pratique…

À une exception près : le système d’exploitation Mac OS ; venant d’Ubuntu, je n’ai pas trouvé à OS X les mérites que tout le monde lui vante. Et j’ai très vite réinstallé Ubuntu (9.04) dessus, non sans difficulté (l’ordinateur étant sorti en juin, sur un noyau Linux d’avril fait que tout n’était pas encore reconnu d’office). Bref, me voici avec un ordinateur beau, solide, pratique… et contenant exclusivement des logiciels libres !

Logo Bépo
« Plus de mots, moins de maux ! »
Logo issu du wiki de bépo

Et voici qu’une mouche m’a piqué : profiter de ce changement (les claviers Mac sont un peu différents des PC) pour apprendre une nouvelle disposition de clavier, le BÉPO. Tout le monde connait « AZERTY » ou « QWERTY », qui sont les dispositions des lettres écrites sur les claviers standards, et qui ont pour (mauvaise) origine les machines à écrire. Ces vieilles dispositions ont été conçues, je cite Wikipedia, « afin que les lettres les plus fréquemment contiguës dans les mots de la langue anglaise soient les plus écartées possibles sur le clavier, ce qui limite les risques de blocage des tiges [des machines à écrire] ». En d’autres termes, plus les chances qu’une lettre soit proche d’une autre en anglais, plus il y a de chance qu’elle soient éloignées en QWERTY ! Voilà ce qui provoque des grands écarts des doigts fréquents.

Il n’avait pas fallu attendre longtemps pour que d’autres dispositions plus adaptées voient le jour, ainsi la disposition DVORAK (du nom de son créateur) est proposée dès 1930, et adaptée à l’anglais. Ces organisations de lettres qui permettent un meilleur confort (et gain de vitesse) et sont à rapprocher, osons le, des vélos couchés, développés à la même époque : malgré leurs atouts incontestables, ils sont restés dans l’ombre de « ce qui est la référence connue ».

Caractéristiques du bépo
Comparer la fréquence d’apparition des lettres sur la rangée de repos des doigts. Rien que pour cela, il faut se lancer !
(Image extraite du wiki de bépo )

Un peu plus tard, le dvorak-fr et le bépo voient le jour, adaptés au français. C’est cette seconde disposition que je me suis mis en tâche d’apprendre dès le 10 juillet, à raison, au début de quelques minutes par jour, puis dizaines de minutes, puis heures, puis… au revoir Azerty !

En azerty, je frappais entre 45 et 50 mots minute et 8 corrections en moyenne, après 20 ans environ d’utilisation de ce clavier (qui se souvient des Atari 520 STE ?). Aujourd’hui, au bout de 45 jours de BÉPO, je frappe presque 40 mots minute avec 4 corrections. La vitesse n’est pas le but de ce changement ; depuis 15 jours, je me sens vraiment à l’aise avec ce clavier, et c’est exactement comme en vélo couché : une fois que l’on a apprécié le confort, on peut difficilement revenir en arrière. Les doigts qui se déplacent moins sur le clavier, les majuscules accentuées faciles à écrire, une sensation de glisser et non de torturer ses doigts dans tous les sens… Bref, I’m happy !

À vous de devenir des « bépoètes » !

Le festival de Confolens

Affiche du festival de Confolens 2009

Confolens, une cité au nord de la Charente, accueille chaque année un festival de danse et musiques folkloriques entre le 10 et le 16 août. Du souvenir d’enfance que j’en avais à ce que j’ai vécu les 3 jours où j’y suis allé cette année n’ont rien à voir. J’avais l’image de gradins, de danseurs aux accoutrements colorés et de fête. Ce festival est vraiment bien plus que cela. Ce sont des troupes de danseurs et musiciens de tous horizons, de la musique et de la danse partout, à chaque coin de rue, un mélange de culture tout aussi vivant que les musiques métisses, mais avec un public franchement moins métissé qu’à Angoulême.

La flamme du monde
Photo de Ruth

De la « place du monde » aux nombreux concerts avec une gigantesque piste de danse, aux petites scènes éparpillées de çà de là, des déambulations aux invitations à danser des musiques traditionnelles, tout est orchestré pour ressortir avec le sourire et la bonne humeur. La flamme du monde a brillé de mille feux sur les cultures présentes pour le plus grand bonheur des visiteurs.

Il n’y avait qu’un manque en fait : de la cuisine du monde… Car contrairement aux Musiques Métisses, il y a peu d’invitation au voyage des papilles. La petite ville ne manque cependant pas de restaurant, seulement pour les plats à emporter, entre sandwich, kébab et les incontournables fouées, le tour est vite fait !

Outre les danseurs donc, une délirante fanfare du Chili a beaucoup marqué les cœurs. La Banda Conmocion a fait un tabac partout où elle se déplaçait, avec ses costumes et musiques hauts en couleurs. En regardant leur page MySpace (décidément je déteste ces pages pleines de publicités qui mettent qui plus est un temps fou à s’afficher), on se rend compte quelle chance on a d’être avec les musiciens dans la rue, de danser avec eux, de vivre leur musique, et non d’être loin d’une scène derrière des barrières ! Et c’est pareil pour tous les groupes et danseurs : il y a ce double rapport, l’officiel (en quelque sorte) sur les scènes, et le jeu de rue, en contact direct avec la foule, bref, proche des gens et des cœurs !