En pas, en rythme et en cadence

, par Matthieu Marcillaud

Voilà la rue qui veut changer la France
Les pas des jeunes, en rythme et en cadence
S’élancent et dansent sur de folles percussions
Chantant en transe leurs maux à l’unisson.

Puisqu’on ne nous prends même plus pour des hommes
Puisque pour eux, faut être des bêtes de somme
Allons marcher pour d’autres humanités
Allons fleurir de sens et d’équité
Nos vies, nos villes, villages et cités.

Voilà la rue qui peut changer la France
Les danses des jeunes enivrent la cadence
Tour des remparts aux battements des tambours
Et sit-in à la gare pour fêter le retour.

Puisque l’on rêve d’une vie qui bourgeonne
Puisque la grève, pour certains ça résonne
Allons marcher pour d’autres humanités
Allons fleurir nos rues et nos pavés
De joie, de chants, d’poêmes et d’volontés.

Les CRS sans aucune semonce
Tirent sur les jeunes en rythme et en cadence
S’élancent et frappent en de folles percussions
Coupant les danses, les rires et les chansons.

Puisque même calme, on fait peur à ces hommes
Puisque pour eux, on est l’danger en somme
Allons marcher pour d’autres humanités
Allons fleurir d’entraide et d’amitié
Campagnes, villes, taudis et quartiers.

Virés d’la gare en force et en violence
Qui pourrait croire qu’on veut changer la France
Cela résonne jusque aux percussions
Echappatoire à toutes ces questions.

Puisqu’on n’souhaite d’voir des gens qu’on abandonne
Puisqu’on n’souhaite pas une terre que l’on consomme
Allons marcher pour d’autres humanités
Allons fleurir nos rues et nos foyers
De joies, de danses, d’partages et de respect.

 

Matthieu Marcillaud
le 4 avril 2006,
A mon bureau,
Angoulême.

Texte en réaction au manifestations contre le CPE du mardi 4 avril 2006 où les lycéens et étudiants pacifiques qui bloquaient les rails de la gare d’Angoulême depuis une petite heure se sont fait expulser sans sommation par les CRS et par la BAC en civil vers 13h20, usant de grenades lacrymogènes et de matraques alors que les jeunes (qui n’avaient absolument pas mis de bazar, saccagé ou lancé quoi que ce soit...) dansaient sur les vibrations d’un groupe de percussionnistes qui accompagnait les manifestants depuis le matin.

P.-S.

Accords

Am                                E
Voilà la rue qui veut changer la France
                                     Am
Les pas des jeunes, en rythme et en cadence
                  F                       C
S'élancent et dansent sur de folles percussions
              E                        Am
Chantant en transe leurs maux à l'unisson.

                                            E
Puisqu'on ne nous prends même plus pour des hommes
                                          Am
Puisque pour eux, faut être des bêtes de somme
           F                       C
Allons marcher pour d'autres humanités
           F                    C
Allons fleurir de sens et d'équité
              E                     Am
Nos vies, nos villes, villages et cités.