Peut-on réconcilier une famille qui s’entretue
Pour quelques pièces en or que personne n’a reçu ?
Depuis la mort du père qu’ils ont eu en commun
L’avidité les prend c’est flagrant chez certains
L’un épluche les comptes de mon ailleul défunt
Et tombe avec fracas sur un sort du destin
Quelques écus brillants ont fui on ne sait où
Et dès lors il accuse un frère avec dégoût
Voilà donc trois années qu’il colporte à tout va
Qu’la mystérieuse somme est planquée sous nos draps
Mais à part quelques filles et deux trois oreillers
Je n’ai rien vu d’autre qu’y s’y furent cachés
Quand on y croit encore, qu’l’imagination laisse
Se fourvoyer un homme qui médit et qui blesse
Peut-on comprendre la haine qui obscurcit les yeux
De cet individu pas de doute malheureux
Moi j’pense que mon grand-père pouvait faire ce qu’il veut
D’la monnaie q’il avait n’en déplaise aux envieux
Même si c’est une maîtresse ou les grilles du tiercé
Qu’ont grignoté l’pactole ça m’fera pas pleurer
Mais quand ils se rencontrent c’est toujours l’envolée
Des vocalises intenses, de belles obsénités
Qu’ils se jettent comme des pierres sans dialogue véritable
Et souffrent ainsi ensemble c’est bien plus profitable
Et lorsque les mensonges se propagent autour
Faut il mieux se battre pour qu’éclaire le jour
Où bien laisser la brûme étouffer les discours
Je vous pose la question en simple troubadour
Quand on y croit encore, qu’l’imagination laisse
Espérer en mon coeur une nouvelle jeunesse
Peut-on voir la joie qu’illuminerait mes yeux
Si j’les surprenais à discuter moins fielleux.
Marcimat,
le 15 mai 2007,
à mon bureau,
Angoulême.
Petits tourments familiaux parmi d’autres...