Envie pressante

, par Matthieu Marcillaud

J’ai une envie pressante qui me fait dépêcher
Puisqu’il cherche à descendre ce bien fameux déchet
Est-ce un crime, une horreur, un scandaleux méfait
Si dans la nature même j’y pose ce trophée ?

J’ai choisi un fourré fort bien aménagé,
A l’abri des regards un trou j’y ai creusé
Je m’installais au frais sous ce joli noisetier
Distributeur de feuilles en plus à volonté.

Une fois enrichi de ce riche bouquet
Le trou fut rebouché, tout était bien caché
Je partis donc heureux l’estomac libéré
De savoir que le sol allait en profiter.

Si rien n’vous a choqué maint’nant imaginez
Si dans l’eau du ruisseau je partais déféquer
Vous trouveriez cela une douteuse idée
Et auriez bien raison, c’est là tout un danger

Car cette fois le sol ne pourrait nettoyer
Toutes mes souillures d’urine ni mes mines allongées
Pourtant que faites vous en partant des WC ?
Vous évacuez le tout dans l’eau sans y penser.

Une autre solution serait de profiter
De l’excellent compost que nature sait créer
L’objet qui naît alors est couramment appelé
Une toilette à litière, sèche ou biomaîtrisée

Et si dans ces dernières ces rimes vous lisez
Sachez que votre action amène plus qu’un trophée
Car c’est la première fois que vous chanterez tout haut :
« C’est une histoire de cul qui ne tombe pas à l’eau ! »

 

Matthieu Marcillaud,
Le 27 août 2006,
A mon bureau,
Angoulême.
Après une balade en forêt ;)