Le marcheur

, par Matthieu Marcillaud

Il marchait tous les soirs sur les sentiers près de chez lui
Allait voir le soleil couchant jusqu’à la tombée de la nuit
Se promenant sous les étoiles, il voyait là le paradis
Puis chaque fois un demi-tour le ramenait près de son lit.

Il marchait tous les soirs sur les chemins près de chez lui
Il écoutait chanter le vent dans les arbres au coeur de la nuit
Et son esprit dans les nuages savourait ces moments de vie
Et regardait bien tristement le demi-tour vers le lit.

Il marchait ce soir là sur les chemins comme toutes les nuits
Il partagea les discussions des plantes vivant dans la prairie
Et c’est son âme stupéfaite qui voletait par dessus lui
Qui dit cette fois on peut y aller, vivons tous deux une autre vie.

Ils marchèrent cette nuit là toujours tout droit sans faire de bruit
Ils s’arrêtèrent dans l’herbe haute d’un paturage encore fleuri
Ils y bâtirent une nouvelle vie pleine de richesse et pleine d’esprit
Et firent alors de vraies rencontres, toutes sensibles m’a t-on dit.

Moi qui marche parfois aussi sur les sentiers en pleine nuit
J’me dit qu’mon âme dans les nuages en me voyant tel que je suis
Doit se moquer ou fustiger ce corps encore trop endormi
Qui plutôt que de s’éveiller fait demi-tour, quelle ironie !

 

Matthieu Marcillaud,
le 14 novembre 2006,
Texte pensé la veille dans une longue promenade nocturne comme j’apprécie tant en faire.