Randonner avec légèreté

, par Matthieu Marcillaud

Il me serait difficile de ne plus pouvoir me retrouver seul face à une forêt, un cours d’eau, un brin d’herbe ou un splendide coucher de soleil. Ôter ces petits périples de quelques heures ou quelques jours à travers les chemins, sentiers ou broussailles serait priver mon esprit de ce qui le nourrit : les éléments.

Je suis de ceux qui préfèrent être dans le monde, à dormir à la belle étoile au sol ou dans un hamac, plutôt qu’isolé à l’extérieur du monde dans une chambre aux murs épais. J’aime être bercé par les vents, respirer l’humidité au petit matin, écouter les oiseaux se réveiller et la vie naître du soleil renaissant.

L’été est encore plus propice à ces merveilles nocturnes ; mais quelque-soit la saison, ces expériences nous permettent de voir que le monde est en nous ; nous sommes chacun l’ensemble de l’univers. C’est en vivant au sein des éléments que nous apercevons une infime partie de sa beauté. Naît alors l’envie de préserver ce joyau, de se préserver.

Léger ?

Partir léger ? Dans quel sens ? Parle-t-on de la masse du sac ou de l’esprit ? Un peu des deux. Mais il y a un avantage à s’occuper un peu avant de la masse du sac, pour plusieurs raisons :

  • en commençant à enlever de son sac des choses inutiles, on allège aussi son esprit de leur souvenirs. On se désencombre.
  • en marchant plusieurs heures, l’esprit s’allège naturellement, on devient alors bien plus serein, quittant un peu ses peurs et ses frustrations et on en arrive même avec joie, à dormir profondément.

S’alléger ne se fait pas du jour au lendemain, c’est une construction, une exploration de soi. Jusqu’où est-on prêt à s’alléger ? Accepteriez-vous par exemple de partir plusieurs jours sans savon et sans papier toilette ? Difficile ? Certainement car cela remet en question une éducation, des peurs, un imaginaire... Pourtant, cela est tout à fait possible.

Donc, léger, ce n’est pas uniquement le sac, c’est aussi l’esprit disais-je, mais cela s’applique aussi à la maison, à ses relations, à son travail... C’est souvent ce que l’on entend par « simplicité volontaire ». Certains adeptes de la randonnée ultra légère en parlent sur leur forum ici ou .

S’alléger ?

A force de partir à pied ou a vélo couché, je m’habitue à préparer un sac plus rapidement, avec plus de nécessaire que d’inutile. Un moyen pour faire un premier tri est justement de trier ce que l’on avait emmené en randonnée à son retour, en 3 tas : utilisé quotidiennement, utilisé rarement, pas utilisé. Il suffit alors de ne pas remettre le troisième tas la prochaine fois (exception notable de la petite pharmacie !)

Il est assez facile d’alléger le nombre d’objets, vêtements emmenés. Alléger la masse et le volume de ceux emportés est par contre très couteux en général. Plus c’est léger, plus c’est cher et fragile bien souvent.

Une des choses essentielles en randonnée est de bien s’hydrater et de bien se reposer, donc de bien dormir. Il faut donc prévoir un bon matelas de sol, un bon duvet, et de quoi s’abriter de la pluie et du vent.

S’abriter

Hamac et bâche

Pour l’abri, j’avais adapté une bâche simple, un peu volumineuse, mais assez légère (620g sans les cordelettes). On peut avec constituer d’excellents abris au sol, ou en l’air comme ici pour abriter le hamac (550g).

Très récemment, j’ai acheté un « tarp » de 3m*3m (25€ de Décatlon) qui malgré les apparences trompeuses (2kg, avec lourds piquets et sardines fournis avec) est assez léger (770g la bâche et les cordelettes). Celui-ci occupe un volume moindre et est bien plus solide et étanche que la précédente bâche.

Tarp et bâche pliés, avec Roxane

Dormir confortablement

Le duvet et le tapis de sol. Ils sont tous deux quasiment indispensable pour s’isoler du sol et de l’air et ainsi ne pas avoir froid, que l’on soit sur le sol ou dans un hamac.

Les sacs de couchage en duvet d’oie sont ceux offrant de meilleures isolations avec un volume compacté très faible. Ils sont aussi bien plus chers ! Les tapis de sol sont eux très variés entre ceux en mousse, ceux auto-gonflant ou ceux à gonfler. Les plus légers sont aussi les plus chers.

Actuellement ?

A l’heure de ces lignes que j’actualiserais au fil des jours, voici donc ce qui compose l’essentiel du sac :

  • le sac : un Deuter Denali 36l qui pèse 1020g, vraiment de bon confort.

Sommeil

  • duvet : Boulder 450 de 850g en plumes de canard.
  • matelas : Therm-a-Rest Prolite 4 regular de 730g.
  • drap de soie : 110g pour protéger le duvet
  • abri : un Tarp de Décatlon de 770g, plus 100g de sardines ;
  • deux bâtons de randonnée pliable (2*240g) qui sert surtout de piquet pour le Tarp (et un baton aide à la marche).
  • option hamac : en toile de parachute de 550g + 200g de cordages

Un petit cumul du tout amène à : 1020 + 850 + 110 + 730 + 870 = 3580g (+480g les batons)

Hygiène

  • serviette : 60*40cm en microfibre (55g, découpé dans une plus grande serviette) [1]
  • un morceau de savon d’Alep
  • 1 brosse à dent (pas de dentifrice)
  • 1peigne
  • quelques ustensiles : 1 coupe ongle, 1 pince à épiler, pansements, 1 bandage, 1 compresse, quelques millilitres de désinfectant, 1 briquet

Le tout environ 170g

Habits

  • 1 short (130g)
  • 1 pantalon (260g)
  • 2 tshirts (100g + 110g)
  • 1 polaire (430g)
  • un haut de kway (Vertical en MP+, 225g)
  • 1 slip (20g) + 1 boxer (50g)
  • 2 paires de soquettes et 2 paires de chausettes
  • Pour réparations diverses : 1 bobine de fil à coudre + 1 aiguille

S’alimenter (hiver exclu)

  • graines à faire germer (alfa alfa ou autre) + ziplocs congelation percés de trous (pour les faire germer)
  • fruits secs (abricots)
  • fruits à coque (amandes, noisettes)
  • couscous complet (pas besoin d’eau chaude)
  • 1 bol
  • 1 couteau (opinel), 1 cuillère